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Élections 2023 : le ministre de la Communication appelle à l'apaisement

Alors la Commission électorale (Céni) continue d’annoncer les résultats de la présidentielle de la semaine dernière, l’opposition politique remet en cause ce processus et demande son annulation pour refaire un vote, après une manifestation d'une partie d'entre elle qui a été peu suivie à Kinshasa. Le ministre congolais de la Communication et médias, Patrick Muyaya, a lancé un appel à l’apaisement envers les journalistes.

Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement de la RDC et ministre de la communication des médias © Ministère de la communication et des médias de la RDC

Les médias ne sont pas épargnés par les tensions qui gravitent autour des élections en RDC, notamment la presse étrangère. Un journaliste de RFI a été victime de violence le 20 décembre dernier et il y a eu des déclarations politiques visant directement plusieurs médias internationaux. Face à cette situation, le ministre congolais de la Communication, Patrick Muyaya, a lancé un appel à l’apaisement et au respect du travail des journalistes. 

Il est hors de questions de stigmatiser le journaliste, que ce soit par la couleur de sa peau ou par la couleur de son milieu. Les journalistes sont précieux à la démocratie parce que ce sont eux qui permettent aussi de montrer ce qui se passe ici. Donc, les médias font un travail et c'est un travail qui est perçu d'une manière ou d'une autre par certains leaders qui se font leurs opinions. Mais vous pouvez ne pas être d'accord avec les médias sur les positions défendues ou sur le reportage fait par un média, mais nous pensons que ce n’est pas démocratique de s'attaquer publiquement à un média ou de le stigmatiser. Surtout que ça peut avoir des conséquences », a-t-il estimé.

Tout le monde doit tenir compte de la sensibilité du processus électoral 

L'idée, c'est que tout le monde doit tenir compte de la sensibilité du processus. Tout le monde doit tenir compte de la tension qui entoure justement un processus complexe qui mêle plus de 44 millions d'électeurs, plus de 100 000 candidats dans un pays qui veut consolider sa démocratie. Nous tous, nous devons nous assurer que dans nos positions, nous posons des actes et nous disons des choses qui concourent à la consolidation de notre démocratie.

L’opposition remet en cause ce processus et demande son annulation pour refaire un vote. Elle avait maintenu son appel à manifester ce mercredi à Kinshasa, malgré l'interdiction des autorités. Un évènement peu suivi par la population de la capitale, même si la situation s'est tendu à quelques reprises et que des blessés ont été signalés. Pour Patrick Muyaya, elle ne respecte pas les règles du jeu électoral. « De toute évidence, ils préparaient plus la contestation que les élections, dit-il. Puis, il y a quand même un problème de cohérence parce qu’ils ont participé aux élections. Ce n’est pas parce que pendant les jeux, vous estimez que vous êtes mené 10 à 0 que vous devez renoncer. Le fair-play voudrait que les opposants participent aux jeux jusqu’au bout et que s’ils ont des contestations à faire, qu’ils les fassent en utilisant les voies légales. »

« Au cas contraire, nous allons nous assurer que la sécurité et l’ordre publics sont maintenus », appuie le ministre. « Alors, il y avait dans le cadre de ce processus électoral, une responsabilité dévolue à la Céni pour l’organisation de scrutins. Nous avons tous noté qu’il y avait des difficultés, qu’il y avait des points, où les bureaux ont ouvert en retard, il y avait des points où les machines ne sont pas arrivées à temps. Il y avait des points où il y avait des problèmes de machine. Mais ici, il faut relever aussi la forte mobilisation des électeurs congolais qui pour certains ont attendu 10 heures, 12 heures sans s’impatienter ni poser un quelconque acte de violence ou de révolte et qui ont voté paisiblement ».

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