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Haut-katanga : Route Lubumbashi-Manono, 100 km de calvaire et d’endurance

Le gouvernement congolais tente de relier les provinces par voie routière depuis toujours. C’est le cas de la route qui part du Haut‐Katanga vers le Tanganyika en passant par le Haut-Lomami. Mais emprunter cette route, surtout en saison pluvieuse, est un vrai calvaire pour les conducteurs; une partie du tronçon routier est en très mauvais état. 


Sur les 650 km à parcourir de Lubumbashi dans le Haut-Katanga à Manono dans la province du Tanganyika, plus de 500 km sont praticables. Pour lier complètement les deux villes, le tronçon compris entre Kyolo dans le territoire de Malemba Nkulu et Manono reste encore un casse-tête. Long de 100 km, ce tronçon regorge encore d’endroits très impraticables. En effet, sur cet axe, on y observe des bourbiers et des nids de poule de plus d’un mètre de profondeur.

À l’entrée du village Kyolo, trois camions chargés de marchandises sont coincés dans la boue. Ils partent de Lubumbashi vers Manono. Par ailleurs, d’autres chauffeurs ont les yeux fixés sur ce parcours de combattant qui les attend.

Rouler sur cet axe devient encore un calvaire, surtout lorsque le conducteur atteint le tronçon compris entre le village Kipuzi et Ngoya, long de 30 km. Ici aussi, quatre véhicules bloquent la route. Chargés également des marchandises, ils se sont embourbés depuis trois jours. Partis de Lubumbashi il y a plus d’une semaine, les dizaines de passagers à bord de ces camions ne sont pas épargnés par ce calvaire. « Nous avons épuisé la ration alimentaire. de plus, nous ne savons même pas combien de jours il nous reste avant d’atteindre Manono », se plaint l’un d’eux.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres.

Cette situation alarmante est une bonne affaire pour certains habitants des villages ayant leurs parcelles au bord de la route. Ainsi, pour devier les bourbiers et les nids de poule, les conducteurs passent par ces parcelles. Toutefois, cette déviation n’est pas gratuite. Les propriétaires des parcelles dans les villages exigent des frais de péage.

J’ai instauré le péage dans ma parcelle pour aider les chauffeurs des véhicules à contourner la difficulté liée à la détérioration de la route. Cet argent est pour moi une motivation qui me pousse à entretenir les endroits détruits par leurs camions. La route est impraticable. Les chauffeurs n’ont donc pas d’autre choix que de passer par nos parcelles », témoigne un habitant.

Pour passer par ces différents péages de fortune dans les parcelles, le chauffeur d’une jeep Lander Cruiser débourse entre 5 000 FC et 10 000 francs congolais. Tandis que celui d’un gros véhicule dépense entre 15 000 FC et 30 000 FC. De leur côté, les motocyclistes payent entre 2000 FC et 5000 FC.

Une situation que déplore le chauffeur Jean Nkumwimba rencontré sur cette route. Son camion s’est embourbé sur le tronçon Kipuzi-Ngoya. « J’appelle les autorités compétentes à trouver une solution durable ».

Pour sa part, Lukungu wa Banza, un motocycliste de longs trajets, lance un cri de détresse. « Que les autorités s’engagent à finaliser les travaux de réhabilitation de cette voie routière. Jusque-là, ces travaux évoluent à pas de tortue ».

Hausse de prix sur le marché de Manono

En effet, la route Lubumbashi - Malemba - Nkulu- Manono est la seule voie qui permet d’approvisionner ces localités en produits manufacturés. Mais plusieurs transporteurs n’osent pas s’aventurer sur cette route. Conséquence, les prix sur les marchés locaux prennent de l’ascenseur. 

À Manono Centre et dans ses environs, Emmanuel Nsuka, un magasinier dans une société minière de la place, parle d’une hausse vertigineuse des prix. « Un sac de farine de froment de 25 kg est passé de 75.000 FC à 175.000 FC. Un filet d’oignons coûte 55.000 FC, alors que son prix habituel est de 30 000 FC, voire 35.000 FC. Quant au sac de ciment, il se vend à 55.000 FC, alors que son prix habituel est de 32 000 FC.

Et de poursuivre, « Si nous, employés dans une société, nous sentons l’impact de cette perturbation causée par la hausse du prix, à combien plus forte raison les ménages qui vivent au jour le jour ? », s’interroge ce magasinier. Il émet le vœu de voir la société Crec 9 affectée dans l’exécution des travaux de cette route accélérer son rythme de travail.

Du côté de l’entreprise, nous apprenons que les derniers 100 Km avant Manono seront réhabilités en saison sèche. Selon elle, les pluies abondantes ne permettent pas de poursuivre les travaux.

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