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Nord-Kivu : Saké, le dernier verrou avant Goma est entouré par le M23

Autour de Saké, la population assiste depuis plusieurs jours à des affrontements entre les forces gouvernementales et les rebelles du M23. Cette ville stratégique située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Goma, est considérée comme le dernier verrou sur la route du chef-lieu du Nord-Kivu. Lundi déjà, le Conseil de sécurité des Nations unies s'inquiétait d'une escalade de la violence dans la partie Est du pays.


Selon les autorités congolaises, toutes les dispositions sont prises pour lutter contre l'occupation de Saké, qui est sous le contrôle des forces armées congolaises, assure Patrick Muyaya, le porte-parole du gouvernement congolais, dont le ministre de la Défense s'est rendu ce mardi à Goma, deuxième visite en moins d'une semaine, pour Jean-Pierre Bemba. Selon ce lui, tout est mis en œuvre pour la protection des populations de Saké, de Goma et des alentours. Kinshasa, affirme-t-il, s'est fixé pour objectif de reprendre l'entièreté des territoires.

ce mardi 13 février, le centre-ville de Saké était sous le contrôle de l'armée congolaise, aidée par des groupes armés, les wazalendo selon nos informations. Les rebelles du M23, qui ont lancé une offensive il y a environ une semaine, seraient sur les collines qui entourent cette ville considérée comme le dernier verrou avant Goma et qui se trouve au carrefour de plusieurs routes reliant le chef-lieu au reste de la province, et permettant de l'approvisionner. Sur les réseaux sociaux, l'agence des Nations unies pour les affaires humanitaires (Ocha) affirme que l'accès humanitaire se réduit de plus en plus dans la zone.

Lundi dernier en début de soirée, une bombe est tombée dans un camp de déplacés à la sortie nord de Saké, tuant au moins trois personnes et blessant une dizaine d’autres. Cette intensification des combats a provoqué le déplacement de milliers de civils, rappelle Stephen Goetghebuer, chef des missions de Médecins sans frontières.

Les déplacés sont dans des sites d'accueil, plutôt en périphérie de Goma, au nord ou à l'ouest de Goma, vers Saké qui est une ligne de front aujourd'hui, donc ces camps restent très exposés [...] Les conditions d'accès à l'eau, aux latrines mais aussi à la nourriture, à la santé et à la sécurité sont extrêmement précaires. Dans les structures supportées par MSF, on traite en moyenne 60 cas de violences sexuelles par jour qui viennent de ces camps de déplacés, donc des survivants de ces violences. Et ce n'est probablement qu'une petite proportion des victimes. Vient s'ajouter l'angoisse du lendemain puisque Goma étant encerclée, on ne sait pas très bien ce que les belligérants voudront faire. A-t-il expliqué.

Lundi soir, lors d'une réunion d'urgence, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont condamné l'offensive du M23 et s’inquiétaient à nouveau de l’escalade de la violence dans l’est du pays. Ils ont répété leur condamnation de tous les groupes armés opérant dans le pays et appelé « tous les acteurs à reprendre le dialogue pour parvenir à un cessez-le-feu ».

Un véhicule blindé rwandais avec radar et lance-missile

Cet appel intervient alors que l’ONU révèle de nouveaux moyens militaires utilisés par les rebelles du M23. Selon ce document interne de l’ONU, un missile sol-air, présumé des Forces de défense rwandaises, a visé mercredi dernier un drone d’observation de l’ONU sans l’atteindre. 

Le missile aurait été tiré depuis un véhicule blindé dans une zone contrôlée par le M23, précise le document confidentiel. Deux photographies aériennes, jointes au rapport, montrent un véhicule blindé avec, déployé sur son toit, un système de radar et de lance-missiles. Les photos ont été prises à environ 70 km au nord de Goma par le drone visé par le missile, indiquent les auteurs du rapport, qui ajoutent que les renseignements militaires français ont confirmé que le véhicule blindé est rwandais.

Les auteurs notent une escalade des forces conventionnelles engagées le conflit. Ils estiment que ces nouveaux moyens anti-aériens utilisés par le M23 constituent une menace à haut risque pour tous les aéronefs du gouvernement de la RDC et de la Monusco dans la région.

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