Il s’observe un déplacement massif de la population civile depuis l’intensification des combats près de Sake (territoire de Masisi) entre les rebelles du M23 et les forces armées de la RDC. Des milliers de déplacés sont arrivés à Goma où certains vivent dans des églises sans assistance.
Selon les déplacés rencontré à Goma, la situation est dure à supporter car ils sont bénéficiaires d'aucune aide humanitaire.
Nous sommes arrivés ici depuis hier (mercredi), nous avons fui la guerre chez nous, les rebelles ont commencé à bombarder nos habitations et nous étions obligés de quitter nos villages. Avec ma famille, nous avons passé deux jours en cours de route pour rejoindre Goma. Depuis notre arrivée dans cette église, il n'y a personne qui est venue pour nous assister », raconte un déplacé.
À l'église CPAC/Mugunga, les déplacés dorment à même le sol dans un hangar, et manquent de tout. Christian musevere est l'un d'eux.
Nous sommes là, vous êtes les premières personnes à venir nous voir, nous appelons le gouvernement à venir nous assister. Nous n’allons pas fuir la mort chez nous et venir mourir de faim dans cet endroit s’il vous plaît », explique-t-il.
Ces épreuves n'épargnent guère les femmes enceintes. Elles ne savent pas prendre soin d’elles et ne savent à quel sein se vouer.
Rien à faire, si tu as tes règles tu pars chercher les toilettes dans la cité ou dans les bois tu te changes, c’est comme ça parce que c’est difficile de le faire ici. Même pour prendre une douche c’est compliqué, je viens de faire presque 3 jours sans prendre une douche », à déclaré Paméla Zawadi, avec son enfant dans ses bras.
Les déplacés arrivant à Goma ne cachent pas leur inquiétude sur la suite des événements.
Nous ne savons pas ce qui va se passer après, mais nous espérons que cette guerre finira un jour. C’est incompréhensible qu’un seul individu puisse déstabiliser tout un pays, nous demandons au gouvernement de finir cette guerre, et de ne pas rester taiseux alors que la situation ne fait que s'empirer.
Ces personnes victimes des affrontements entre les FARDC et le M23 sont depuis au moins 3 jours dans ces conditions. D’autres parmis eux vivaient déjà dans le camp à Sake avant de fuir à nouveau.
J’étais dans le camp à Sake parce que j’avais fui la guerre chez nous. Je viens de quitter là-bas parce que les rebelles commençaient à larguer des bombes à Sake. Je suis venu ici mains vides, que les personnes de bonne volonté nous viennent en aide », témoigne Cédric.
Pour rappel, des bombes en provenance de la ligne des fronts sont tombées plusieurs fois dans la cité de Sake cette semaine causant ainsi des morts et des dégâts matériels au sein de la population. D'ailleurs vendredi dernier, une bombe est tombée au quartier Mugunga à l’ouest de la ville de Goma près d’une école secondaire faisant deux blessés. Deux autres sont tombées mercredi, dont une a explosé, sans faire de victime, non loin de l'université de Goma (UNIGOM) située à Mugunga.

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