Le 20 janvier dernier c'était une cérémonie à la nolliwood dans la capitale congolaise, Kinshasa. Le président Félix Tshisekedi a dans son discours d’investiture au stade des Martyrs de la Pentecôte juré, urbi et orbi, ne plus permettre que ne se reproduisent les erreurs du passé. Et pourtant, la cérémonie même de son investiture pour un second quinquennat est une manifestation de reproduction d’une sempiternelle lourde erreur du passé des "dépenses extrabudgétaires" Estiment certains observateurs. Combien a coûté cette cérémonie au Trésor public?
Se référant à l’article 96 alinéa 2 de la loi organique, le président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kamuleta Badibanga, a certes déclaré que “la procédure étant gratuite”, la Cour dira qu’il n’y aura pas lieu à un paiement de frais d’instance. C’est pourquoi vu la Constitution de la République, dans son article 74, vu la loi organique n° 13/026 du 15 octobre 2013, portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle, spécialement en son article 82, vu le règlement intérieur de la Cour constitutionnelle, spécialement en ses articles 38 et 87, vu l’arrêt RCE 016/PR CR du 9 janvier 2024, par lequel la Cour constitutionnelle l’a proclamé élu avec 73,47 %, vu l’ordonnance du 18 janvier 2024 du président de la Cour constitutionnelle fixant au 20 janvier 2024, Félix Tshisekedi a été convié à prêter serment.
En RDC comme dans les Églises dites de réveil, l'on aime bien affirmer que l’évangile est gratuit, alors que l’évangélisation a un coût. Au même titre, le serment de Félix devant les 9 juges de la Cour, était gratuit, mais l’investiture a eu sûrement une incidence au Tresor public .
D'abord, la prise en charge des invités VIP dont les chefs d’État et de gouvernement, la sécurité, la location et le décor du stade, etc., tout cela a, tout naturellement, un coût! mais hélas, classé de facto, un secret d’État, et personne n'a le droit d'en parler. Mais ce n’est pas un fait nouveau!
Tenez. Le 24 janvier 2019, Félix-Antoine Tshisekedi prête serment au Palais de la Nation pour son premier mandat au terme d’une présidentielle dont le résultat final proclamé par Corneille Naanga est aussi englué des inevidences comme l’équipe de Denis Kadima. Pour la circonstance, le Palais de la Nation est tout requinqué. Mais dans ses états de suivi budgétaire à fin janvier, la Direction générale de la préparation et du suivi du budget, un service qui relève du ministère du Budget, retrace toutes les dépenses, exécutées de l’ordre de 260 284 933 080 FC, à savoir le financement du processus électoral (Sénat, gouverneurs des provinces, etc...), l’hébergement des clubs de football engagés dans des compétitions africaines, les titres des voyages pour les clubs de handball, pour les boxeurs engagés dans un tournoi à Mexico, l’enterrement des militaires, etc, et même les préparatifs de 18 ans de l’assassinat de Laurent Désiré Kabila. Mais RAS, rien à signaler sur l’investiture dite de l’alternance, silence radio et personne n'a le droit d'en parler. Un évènement si grandiose suivi à travers le monde "Kabila Joseph passant le sceptre de commandement à Tshisekedi Félix!" Et pour ce faire, aucun rond n’a été tiré du Trésor, que veut-on faire croire à l’opinion.
En 2024, bis repetita. Un expert en événementiel estime, avec le coefficient de surfacturation propre à la RDC, qu’une bagatelle somme de 25 millions de dollars devrait avoir été décaissée pour l’investiture de Fatshi. Le budget 2024 en fait totalement impasse. Pis, il n’y a même pas été aligné une simple prévision – juste au cas où – d’indemnités de sortie pour le président de la République sortant comme si Félix Tshisekedi disposait des garanties qu’il se succéderait à lui-même.
Point besoin donc même de prévisions d’émoluments du second sénateur à vie.
Et comme si tous les Warriors de Sama Lukonde devraient être reconduits, le budget 2024 n’a point prévu non plus d’indemnités de sortie non plus pour le gouvernement. Erreur, ou préméditation? Répondre qui pourra. Mais, au contraire, une enveloppe de 41 627 591 648 FC soit plus de 16 millions de dollars pour l’installation du nouveau gouvernement issu des élections. Il est même prévu un séminaire pour les futurs ministres une fois adoubés par l’Assemblée nationale.
La nouvelle Chambre s’est réunie lundi 29 janvier 2024 avec des élus dont la plupart, selon un sondage réalisé dans les grands carrefours de la capitale, ont été plutôt nommés. Hélas, ça lambine plutôt à la Cour constitutionnelle où certains candidats malheureux ont déposé leurs recours en défiant, bien souvent, leurs autorités morales qui leur ont opposé un véto pour aller en contentieux.



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