A Kolwezi chef-lieu del province du lualaba, plusieurs routes présentent un état de délabrement sur certains tronçons de la voirie urbaine. Pourtant, le gouvernement provincial s'est activé au cours des récents mois, dans le but de doter cette ville dite capitale mondiale du cobalt, des infrastructures routières adéquates, afin de permettre une bonne fluidité de la circulation. Côté usagers, l'on s'interroge sur la durabilité des artères réhabilitées dans cette ville minière, et d'un manque d'entretien de ces routes qui seraient à la base de cette situation.
Pourquoi la plupart des routes réhabilitées à Kolwezi n'arrivent pas à atteindre cinq ans d'existence sans présenter des états de délabrement ? C'est la question que se pose un habitant du quartier mutoshi qui a pris l'exemple de l'avenue mandrandele du quartier latin. Selon lui, cette voie publique qui a été asphaltée depuis des années, est toujours en parfait état jusqu'à ce jour.
Au fait, c'est une question que je me pose chaque jour. Je vis à Kolwezi depuis tout jeune et j'ai vu des avenues être réhabilitées mais mandrandele est un bon exemple. Pourquoi ne pas copier ce qui a été fait sur cette avenue ? Nous voyons des chantiers partout mais les routes que l'on nous construit ont quelle durée d'existence ? S'interroge-t-il.
Le boulevard Lumumba, qui jadis présentait un bel aspect et faisait la fierté de Kolwezi, n'est que désolation aujourd'hui. Des nids de poules y sont parsemés ça et là, rien n'est fait pour résoudre ce problème, alors que cette route figure parmis les plus fréquentées de la ville. À l'angle des avenues kasenga et le boulevard Laurent Désiré Kabila, un bain de cochon exige aux conducteurs des véhicules toutes catégories confondues des miracles pour passer à cet endroit. Même l'avenue mangi qui a récemment été asphaltée se détériore petit à petit, derrière les installations de l'entreprise CMCK.
Sur le boulevard du 30juin, à l'angle de cette artère et l'avenue sogefort, la route est dans un état déplorable, un trou gêne la circulation.
À la cité Diur, l'avenue 3z se meurt depuis presque deux ans mais rien n'est fait pour sauver cette route qui est la plus fréquentée de ce coin de la ville de Kolwezi, mais l'on se plaît de réhabiliter des routes secondaires de ce même quartier, sans tenir compte de l'urgence. C'est ce qu'explique ici Patrick Kasongo, un habitant de la cité Diur.
Personnellement moi je m'interroge pour savoir si nos autorités ont cette notion de l'urgence. Je suis père de famille et je sais faire la différence et prendre une bonne décision lorsqu'il s'agit d'une urgence. Comme exemple, je ne peux pas me permettre de me payer une chemise et sacrifier mes enfants si on a rien à manger à la maison. Comment peut-on réhabiliter les avenues secondaires à Diur et laisser là route principale qui mène à ces avenues dans cet état ? C'est vraiment déplorable ! " S'interroge-t-il.
Au quartier biashara, la situation est toujours presque la même. Devant le complexe scolaire mufundji sur la sixième avenie, un bain de cochon a élu domicile à cet endroit, et fait peiner les usagers de cette voie qui viennent de la cité manika pour se rendre au centre ville commercial. Ici nombreux sont les conducteurs des véhicules de transport en commun qui se plaignent.
Nous payons les taxes au jour le jour mais elles nous servent à quoi si la route est dans cet état? et ce qui m'étonne c'est le fait qu personne ne semble s'inquiéter. Ces genres de situations accélèrent l'amortissement de nos véhicules et du coup ils tombent en panne chaque jour. Il faut vraiment qu'il y ait une solution sinon ça ne va pas vraiment.
Il ne s’agit là que de quelques exemples, la face émergée de l’iceberg. Car il y a bien d’autres tronçons qui nécessitent une intervention d'urgence afin de rendre fluide la circulation dans la ville de Kolwezi.
Mais il y'a quelques jours, des agents de l'Office de la voirie et drainage ont été aperçus sur quelques endroits à problème, dans le but d'essayer de stopper cette hémorragie. Mais malheureusement, les solutions de ce service public ne sont que de courte durée, car ses responsables se plaignent souvent des sérieux déficits financiers.
Par ailleurs, au centre ville commercial, les rues ont pris une autre image, car elle reflètent l'image d'antan de la ville de Kolwezi; fruit de la redevance minière perçue par la commune de dilala. Mais l'on s'interroge encore sur la durée de vie de ces routes.
Pour certains observateurs, il serait mieux de construire quelques routes en lieu et place de peindre la voirie de Kolwezi d'asphalte, dans le but de tromper la vigilance de l'électeur, et revenir sur les mêmes chantier quelques mois plutard. Vu l'état que présentent les infrastructures routières du chef lieu de la province du lualaba, il y'a lieu de penser qu'il faudra encore resoudre les mêmes problèmes au cours du prochain quinquennat.
D'autres encore, estiment que le problème se situerait au niveau de l'octroi des contrats aux entreprises commises aux travaux de réhabilitation des voies publiques. Ces derniers sont souvent butées à une réalité qui n'est un secret pour personne ; la retro-commission. Ces entreprises signent des contrats et n'arrivent pas à répondre aux attentes, le budget étant insuffisant.
Ruffin Monga

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