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Présidence de la RDC : Tshisekedi s’étouffe avec des services superflus, des chiffres qui font froid dans le dos!

Les IXes Jeux sont passés en 2023. Mais la Coordination des Jeux de la Francophonie devient un service permanent de la présidence et est pris en charge au Budget. Inimaginable. Il pleut de nouveaux services à la présidence de la République. Le budget 2024 a, par exemple, intégré l’ANPPIE, Agence nationale pour la protection du patrimoine immobilier de l’État. Ce service nouvellement créé, ravit, de l’avis des experts, certaines attributions des Affaires foncières et de l’Urbanisme. Il n’a, pour l’exercice 2024, qu’un petit budget de 1 886 334 219 FC, soit environ 750 000 $US pour son fonctionnement. Pour les rémunérations… le personnel, apprend-on, n’est pas encore effectif.


lors que le président de la République a un “Représentant personnel à la Francophonie” avec un budget prévisionnel de près de 260 000 dollars., voilà que la Coordination des Jeux de la Francophonie qui se sont pourtant déroulés l’an dernier, a été reprise comme service permanent de la présidence de la République. Et dans la loi des finances 2024, il est bien précisé Jeux de la Francophonie 2022, l’année pourtant où les Jeux auraient pu se tenir à Kinshasa, après le report de 2019.

Pour l’exercice 2024, la Coordination dispose d’un budget de plus d’un demi-milliard avec des primes, des gratifications et des indemnités, ou encore des frais de mission et titres de voyage à l’intérieur du pays. L’on croirait qu’une autre ville dans l’arrière-pays devrait à nouveau abriter d’autres Jeux de la Francophonie. “Il faut libérer la présidence de la République de tous les services dont les activités relèvent par nature des ministères ou des agences gouvernementales, comme le complexe agricole de Kaniama Kasese”, recommande l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) dans une récente étude intitulée “Repenser un nouveau rôle de l’État, une nouvelle démocratie politique et économique ; briser les institutions d’un État néocolonisé sont les préalables incontournables à une réduction durable du train de vie de l’État congolais”.

Fin 2023, à la faveur d’un échange entre les associations de la société civile et les agences étatiques de lutte contre la corruption, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, le PCA de l’ODEP, le prof Florimond Muteba, avait, droit dans les yeux, déclaré aux délégués de l’Agence nationale de prévention et lutte contre la corruption, que leur structure devrait être dissoute après les scandales à répétition, malversations financières à Access Bank, l’affaire de faux honoraires d’un prétendu cabinet sud-africain dans l’affaire RDC vs Glencore, etc., Hélas, la fameuse APLC dispose d’un budget colossal pour 2024 éparpillé dans de différentes rubriques, comme on le sait au ministère du Budget, comme pour désorienter tout contrôle citoyen.

Première Dame, il faut un divorce avec le Trésor ! 

"Il y en a beaucoup d’autres…”, poursuit l’enquête de l’ODEP. Au niveau du cabinet de président, l’Observatoire de la dépense publique, cite, en effet, une pléthore de services et de personnels et recommande au chef de l’État de les réduire sensiblement : 1 directeur de cabinet, 1 seul directeur de cabinet adjoint, 6 collèges : 1 pour l’économie et les finances 1 pour l’éducation et la formation, 1 pour les infrastructures, 1 pour la santé et la sécurité sociale, 1 pour l’environnement, 1 pour la politique et la diplomatie, 1 conseiller spécial en matière de sécurité, la Maison militaire, la Maison civile, le secrétariat général de la présidence de la République pour gérer l’administration.

Il faut mettre fin au statut de la première dame, fonce l’ODEP, ainsi que toutes les charges liées à cette pratique illégale. Il faut cesser l’utilisation abusive de la liste civile avec son extension à la prise en charge des membres de la famille présidentielle.

Il va falloir valoriser la mise en place d’une administration pérenne chapeautée par le secrétaire général avec des directions, des divisions des services et bureaux indépendants des pouvoirs politiques. Les présidents passent, mais l’administration de la présidence est pérenne, soutient l’ODEP. La loi des finances 2024 chiffre à la case “Rémunérations” de la présidence de la République, quelque 324 milliards, soit 128,69 millions de dollars pour le Bureau du président, 93, 88 milliards pour le cabinet, plus de 22 milliards pour la Maison militaire. Et la liste s’allonge avec, par exemple, la Maison civile, l’Office privé du chef de l’État, etc.,

 


Présidence, Assurance-Emplois 

À ce jour, la présidence aligne, en effet, un chapelet de services, les uns plutôt justifiables comme l’IGF dont le budget prévisionnel 2024 est de 71 milliards de FC, soit plus de 28 millions de dollars, et d’autres qui auraient dû, en pratique, se retrouver comme de simples directions dans différents ministères. Il y a notamment le Programme national multisectoriel de lutte contre le sida (PNMLS), l’Agence pour le développement et la promotion du projet grand Inga (ADPI) qui, bizarrement, dispose aussi des frais secrets de recherche comme l’ANR! Alors même que l’ADPI ne donne plus aucun signe qui justifierait sa création, sous Kabila Joseph, et son maintien dans l’administration Tshisekedi. Inga 3 et/ou grand Inga…plus qu’histoire. La présidence compte aussi un service dit de sécurité interne, ses crédits 2024 sont de 11 543 334 593 FC, soit environ 5 millions de dollars. Il y a également le Comité national de sécurité, bien loti en budget, plus de 6,7 milliards, avec de prime, gratification et indemnité non permanentes. Ce Comité dispose aussi de fonds pour se procurer des fournitures et petits matériels, s’assurer la communication et la télécommunication pour près de 100 millions, outre les titres de voyage et des frais de missions, la location et l’affrètement de moyens de transport pour in globo près de 1 milliard, les frais secrets de recherche, 26 832 044 FC,

Prestations intellectuelles, d’organisme de formation, près d’une trentaine des millions des crédits des dépenses Fonds spécial d’intervention de près d’une cinquantaine de millions de nos francs, et la rubrique “autres prestations”, 300 millions. Le Conseil national de cyberdéfense, avec des crédits de 750 millions par-ci, 22 milliards par-là, plus de 26,8 milliards plus loin.

Le porte-parole du chef de l’État est devenu, en pratique, un service à part entière. Il a, d’ailleurs, été crédité de 1 030 172 298 FC,soit environ 410 000 dollars pour l’exercice 2024. Il n’est pas à confondre avec la Cellule de communication du président qui a été créditée, au bas mot, 2 244 311 359 FC, soit 891 200,95 dollars. In globo, la communication du président de la République coûtera au Trésor 1 300 275,45 dollars…au moins. Un dépassement budgétaire n’est donc pas à exclure, comme il est devenu d’usage dans les institutions publiques majeures de la RDC. Quoiqu’il en soit, plus de 1,3 million de dollars, une poignée d’individus constituent une somme plutôt colossale au regard de ce que le budget 2024 a prévu pour des services spécialisés de santé publique, de l’enseignement ou de recherche scientifique. La structure en charge de la lutte contre les médicaments falsifiés placée sous gestion du ministère de la Recherche scientifique, n’a été créditée que 300 petits millions de francs, soit moins de 120 000 dollars.

Les contreparties apportées par l’État dans des projets en grande partie financés par la BADEA, pour le compte de l’Enseignement supérieur et universitaire, se limitent autour de 331 000 dollars, somme si insignifiante que nombre de projets pourraient être renvoyés à plus tard. Même tous les crédits prévus pour les Instituts nationaux pour l’étude et la recherche agronomique réunis ( Yangambi, Kanyama Kasese, Ngandajika, etc.,) ne sauraient dépasser l’argent réservé à la cellcom du président de la République.

Autres services de la présidence, le Service national, 5 974 287 938 FC des crédits avec une ligne d’achats d’ingrédients et d’équipements de 1,5 milliard, le Comité national de coordination de la lutte contre le terrorisme international, plus de 17 milliards, le Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, 10,5 milliards, les Bureaux des services des conseillers spéciaux, 910,4 millions hors salaire. Le Secrétariat général, 7.8 milliards, la Lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants, plus de 630 millions, la Coordination des ressources extérieures et du suivi des projets, 1 134 176 350 FC, la Coordination pour le changement de mentalités, plus de 666,7 millions, la Cellule de gestion des projets et des marchés publics avec plus de 160 millions de FC des crédits, le Conseil présidentiel de veille stratégique, 1,9 milliard, la Cellule de climat des affaires avec plus de 3,01 milliards alors qu’il y a toute une direction sur le climat des affaires au ministère du Plan. Le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS) 1,94 milliard, la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et d’appui aux réformes (CIA-VAR) 500 000 000 FC. La Clinique de la Cité de l’Union africaine, 1 750 886 982 FC, Le Conseil national de la Couverture Santé Universelle, 1 925 861 367 FC, les Réserves stratégiques générales (RSG) 2 000 000 000 FC, le Domaine agro-industriel de la Nsele 1 104 683 172 FC, le Journal officiel 1 500 000 000FC, le Fonds social de la République 2 000 000 000 FC. Notons également les “Témoins privilégiés de l’indépendance”. On ne sait trop qui sont concernés. Le budget des rémunérations du personnel de la présidence est 313 483 703 548 FC soit près de 125 millions de dollars, pas si sûr que le président, qui est en soi, une institution, soit concernée.

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